Un week-end de juin, Marianne se décida à faire une randonnée sur deux jours. Elle voulait emprunter le fameux chemin de Stevenson, du moins un petit morceau avec une variante pour former une boucle.
Elle sâĂ©quipa. Son sac Ă dos contenait quelques vĂȘtements de rechange, un sac de couchage et une petite tente lĂ©gĂšre. Elle avait aussi quelques provisions pour trois ou quatre repas froids.
Elle se rendit en voiture à son point de départ. Vers 10h du matin, elle entamait son petit périple.
En chemin, elle croisa quelques randonneurs. Tous la mettaient en garde contre la mĂ©tĂ©o, qui prĂ©voyait de lâorage en fin de journĂ©e. Mais elle ne voulut pas renoncer et continua sa route. Elle avait plus ou moins prĂ©vu lâendroit oĂč elle voulait monter sa tente pour la nuit.
Mais plus le temps passait, plus le ciel Ă©tait menaçant. Le vent se leva et la pluie commença Ă tomber. Elle sentit quâelle nâatteindrait pas le but quâelle sâĂ©tait fixĂ©. Elle devait trouver un plan B.
Le chemin traversait une garrigue. Il nây avait pas dâarbre oĂč sâabriter et pas de clairiĂšre oĂč planter la tente. Elle continua puisquâelle nâavait aucun endroit oĂč faire halte. Assez vite, elle fut trempĂ©e de la tĂȘte aux pieds. Elle Ă©tait fatiguĂ©e et elle commençait Ă avoir froid. Le soir tombait. Le moral Ă©tait au plus bas.
Enfin, elle aperçut une ferme. Elle accĂ©lĂ©ra le pas. Une fois sur place, elle se demanda ce quâelle devait faire. Elle chercha un abri. Il y avait une sorte de grange mal fermĂ©e. Elle aurait dĂ» aller demander la permission aux fermiers mais elle avait trop hĂąte de se sĂ©cher.
Elle entra dans la remise. La salle Ă©tait dĂ©jĂ dans lâobscuritĂ© mais elle lui parut vaste. Elle avança jusquâĂ un ensemble de bottes de pailles empilĂ©es. Le sol lui-mĂȘme Ă©tait tapissĂ© de fourrage plutĂŽt propre. CâĂ©tait lâendroit idĂ©al pour dormir.
Elle regarda autour dâelle. Elle devina un animal dans une autre partie du bĂątiment, peut-ĂȘtre un Ăąne ou un poney.
Elle se dĂ©shabilla. Elle nâavait pas pris de serviette alors elle essaya de se sĂ©cher avec la paille. Elle se coucha, nue, dans son sac de couchage. Elle ne voulait pas mouiller ses vĂȘtements de rechange.
Avec son sac Ă dos, elle se fit un oreiller.
Elle Ă©tait tellement Ă©puisĂ©e quâelle ne tarda pas Ă sâendormir, profondĂ©ment.
Au milieu de la nuit, Marianne sâagita. La fermeture du sac de couchage sâouvrit petit Ă petit et celui-ci se transforma en une couverture. Elle prit une position qui rappelait celle quâaffectionne certains nouveaux-nĂ©s. Elle avait les fesses en lâair. Elle reposait sur ses genoux, mollets Ă lâhorizontale, cuisses Ă la verticale. Le ventre et les seins pendaient sous le buste. La tĂȘte Ă©tait posĂ©e de profil sur lâoreiller et les bras Ă©taient Ă©tendus de part et dâautre du visage. Elle Ă©tait en quelque sorte prosternĂ©e.
Elle rĂȘvait. CâĂ©tait un rĂȘve Ă©rotique, ou mĂȘme pornographique. Dans ce rĂȘve, une langue dĂ©mesurĂ©e, rapeuse, lui lĂ©chait les parties gĂ©nitales. Lâorgane Ă©tait si grand quâil recouvrait entiĂšrement son sexe, du clitoris jusquâĂ lâanus. Elle ne se refusait pas, au contraire. Elle avait lâimpression quâelle sâouvrait pour laisser la langue la fouiller plus profondĂ©ment. CâĂ©tait une sensation dĂ©licieuse. Dans son rĂȘve, elle gĂ©missait de plaisir. Elle orientait son cul pour chercher le contact, soit sur sa vulve, soit sur son bouton ou mĂȘme sur son petit trou. CâĂ©tait autant elle qui se frottait que la langue qui la lĂ©chait.
Elle Ă©mergea de son rĂȘve, entrouvrit les paupiĂšres, prit doucement conscience de lâendroit oĂč elle se trouvait avec la paille qui lâentourait.
Elle ne comprenait pas. Elle Ă©tait rĂ©veillĂ©e mais le rĂȘve continuait. Elle tourna la tĂȘte et vit les pattes dâun animal Ă la hauteur de ses Ă©paules. Elle se redressa sur ses bras. Le poitrail de lâanimal la surplombait. CâĂ©tait lâĂąne quâelle avait aperçu la veille.
Elle nâeut pas le temps de rĂ©agir. Elle sentit un choc sur son sexe. Son vagin sâouvrit sans quâelle puisse rien y faire. Elle comprit quâelle se faisait pĂ©nĂ©trer par un Ă©norme phallus. La douleur la fit crier.
Elle essaya de se soustraire Ă ce viol en dĂ©collant ses genoux du sol et en tentant dâavancer Ă quatre pattes, sous le ventre de lâĂąne. Mais plus elle progressait plus lâanimal poussait. Lui mĂȘme sâavança pour maintenir sa prise. Le sexe Ă©tait dĂ©jĂ nettement ancrĂ© en elle.
Elle se retrouva coincĂ©e par les bottes de paille devant elle. Pour ne pas perdre lâĂ©quilibre, elle nâeut dâautre ressource que de se plaquer Ă la botte qui lui faisait face. Elle Ă©tait dĂ©sormais arc-boutĂ©e contre un muret de foin, jambes Ă©cartĂ©es, dans la posture de lâautomobiliste suspect appuyĂ© au toit de sa voiture.
Lâanimal se dressa sur ses antĂ©rieures et plaça ses sabots sur la botte que Marianne agrippait de toutes ses forces. Il surplombait sa femelle sans pour autant la couvrir. Il se mit Ă la baiser comme une Ăąnesse. Elle hurla de douleur.
Elle comprit quâelle ne pouvait plus sâopposer Ă cette saillie et, la mort dans lâĂąme, elle finit par se laisser faire. Elle essaya de retenir ses cris pour ne pas attirer lâattention des habitants de la ferme.
Lâanimal poussait de toute sa force pour sâenfoncer, sans Ă©gard pour celle quâil considĂ©rait comme sa femelle, bien que ses mensurations soient nettement plus modestes que celles dâune Ăąnesse. Il flĂ©chissait ses antĂ©rieures et contractait sa croupe pour bien orienter sa verge. Marianne, pour rĂ©sister aux assauts, se campa solidement sur ses jambes Ă©cartĂ©es. Elle cambra ses fesses pour orienter son sexe dans le mĂȘme axe que celui de lâĂąne. Elle voulait ainsi diminuer la douleur. Elle avait le dos sous le ventre du mĂąle qui la besognait, la tĂȘte penchĂ©e vers le sol, les seins pendants, les jambes flĂ©chies, les pieds Ă©cartĂ©s. Ses bras servaient dâamortisseurs.
Les assauts Ă©taient puissants mais Ă une cadence lente. Ă chaque fois, Marianne poussait un soupir en vidant ses poumons. LâĂąne poussait en donnant un coup de bassin jusquâĂ ce quâil sente quâil ne puisse pas aller plus loin. Puis, dans un mouvement inverse, il se retirait partiellement. Il marquait une pause dâune bonne seconde avant de replonger sa bite le plus profondĂ©ment possible. Marianne la sentait passer.
Volontairement, sa posture facilitait la pĂ©nĂ©tration de lâanimal. Lâouverture des cuisses Ă©tait large, le cul bien dressĂ©, le trou et la cavitĂ© vaginale dirigĂ©s de bas en haut, comme le pĂ©nis qui la forait.
Ă chaque fois quâil sâenfonçait, Marianne ne pouvait retenir un gĂ©missement de douleur. Son visage se crispait. Elle fermait les yeux, ouvrait sa bouche, contractait ses abdominaux, poussait sur son pĂ©rinĂ©e comme pour Ă©largir le passage et moins souffrir.
LâĂąne continuait sa saillie Ă coups lents et rĂ©guliers. Elle avait lâimpression que lâanimal la pĂ©nĂ©trait de plus en plus loin, heurtant lâutĂ©rus. Elle nâavait jamais reçu quelque chose dâaussi gros, dâaussi long. Ăa devait avoir les dimensions dâun avant-bras. Il allait et venait entre ses reins, comme dans la chanson.
Mais il ne se retint pas. Elle le sentit Ă©jaculer, formidablement. CâĂ©tait comme si elle avait eu une lance dâincendie plantĂ©e dans ses entrailles. Les jets lui fouettĂšrent la matrice.
Il sâimmobilisa, eut quelques saccades rĂ©siduelles, bandant sa croupe au grĂ© des pulsions de ses couilles. Il se maintint au fond dâelle jusquâĂ ce quâil se soit vidĂ© les testicules.
Le trop plein de semence ressortait, jaillissant par la pression, mouillant tout sur son passage. Marianne était dégoulinante de foutre.
Elle attendait quâil se retire. Elle sentait le sexe battre comme un cĆur dans son vagin. Elle sentait aussi quâelle mĂȘme contractait son sexe par rĂ©flexe. Sans le vouloir, elle pompait le sperme.
LâĂąne fit un pas en arriĂšre, ce qui dĂ©gagea la hampe du fourreau vaginal. Il descendit de son support, ramenant ses antĂ©rieures au sol.
Marianne sâagenouilla pour ne pas ĂȘtre percutĂ©e par le poitrail. Elle vit le cylindre de chair dans toute sa longueur. Il sâinclina vers le sol, ruisselant.
La cavité vaginale restait béante. Les lÚvres étaient irritées, rouges, gonflées par les frottements subis.
Marianne se releva avec difficultĂ© pour sâĂ©loigner de lâĂąne. Elle Ă©tait courbaturĂ©e dâavoir encaissĂ© de tels impacts dans les reins pendant de longues minutes. Elle gardait ses jambes Ă©cartĂ©es, flageolantes. Elle avait mal Ă tout lâentre-jambe.
Elle regarda lâĂąne qui venait de la prendre. La bite Ă©tait monstrueuse. Elle pensa quâelle venait de se faire enfiler par une queue dâĂąne, comme on dit vulgairement.
Elle ne put pas tenir debout trĂšs longtemps. Elle se remit Ă genoux, puis sâassit, le cul dans la paille. Elle ouvrit ses cuisses et se pencha pour regarder lâĂ©tat de ses chairs. Elle toucha ses lĂšvres. CâĂ©tait luisant de jus, mais surtout, terriblement enflammĂ©.
Il faisait toujours nuit. Elle aurait voulu fuir. Mais le jour était encore loin.
LâĂąne sâĂ©loigna. Elle vit son sexe se rĂ©tracter. Il disparut presque entiĂšrement dans sa gangue.
Elle resta prostrĂ©e, sans pensĂ©e. Au bout dâun long moment, elle se mit Ă pleurer. Ce fut dâabord silencieux, de simples larmes qui coulaient le long de ses joues. Puis, cela se transforma en sanglots quâelle nâarrivait plus Ă retenir.
Elle sâallongea et se couvrit avec son sac de couchage. Progressivement, elle eut une sensation de vide qui se dĂ©veloppa dans son ventre. SimultanĂ©ment, elle Ă©tait pleine de semence et vide de chair.
Elle sâĂ©tala sur le dos et se frotta le clitoris. Elle ferma les yeux et se concentra pour faire venir le plaisir. Inexplicablement, elle avait envie de jouir. Elle nâaurait pas dĂ». Elle pensa au sexe de lâĂąne. Elle lâimagina plantĂ© au fond de son sexe. Elle reconstruisait ce qui venait de se passer Ă partir de la vision fugace quâelle avait eu du membre qui venait de la quitter. Elle visualisait la scĂšne tel quâun spectateur aurait pu la contempler, elle, penchĂ©e en avant, lâanimal au dessus dâelle, introduisant sa bite.
Elle continuait Ă se masturber de plus en plus vite, se concentrant sur les mouvements de la croupe et leur impact dans son vagin. Elle nâavait pas Ă©tĂ© tĂ©moin de cela, mais elle lâinventa. Elle tendait ses jambes, ouvrant seulement un peu ses cuisses. Elle releva son buste. Son visage se fit extatique, le cou raide, les yeux rĂ©vulsĂ©s. Au moment oĂč elle pensa Ă la fantastique Ă©jaculation que son ventre avait absorbĂ©e, elle cria sa jouissance.
Cela nâavait jamais Ă©tĂ© aussi fort.
Elle se mit en position fĆtale. Elle pleura de nouveau. Le premier chagrin venait du viol. Pour le second, câĂ©tait la honte. Elle ne comprenait pas, elle nâacceptait pas le plaisir scandaleux quâelle venait dâĂ©prouver.
Elle ne parvint pas Ă se rendormir. Elle guetta lâarrivĂ©e du jour, redoutant de se faire surprendre par les fermiers. Elle essaya de se nettoyer le sexe avec de la paille. Quand elle estima quâelle nâĂ©tait plus mouillĂ©e, elle mit ses vĂȘtements secs. Elle remballa ses habits de la veille qui Ă©taient encore humides et son sac de couchage. Elle remit de lâordre pour essayer dâeffacer toute trace de son passage, notamment le sperme qui Ă©tait venu souiller le sol.
Elle Ă©tait prĂȘte Ă partir et elle aurait bien voulu rentrer chez elle sur le champ. Mais ce nâĂ©tait pas prudent de marcher la nuit. Il devait rester plus de deux heures avant lâaube.
Elle patienta. Elle souffrait encore. Elle eut tout le temps de penser Ă ce qui venait de se passer. Mais rien de cohĂ©rent ne ressortait de ses rĂ©flexions. Elle se contentait de dĂ©plorer, et aussi de se culpabiliser. Elle se sentait fautive dâavoir dormi dans cette posture provocante. Ce nâĂ©tait pas une dĂ©couverte. Elle sâĂ©tait souvent rĂ©veillĂ©e avec les fesses en lâair. Et puis, elle avait du mal Ă accepter la masturbation qui avait suivi. Elle sâen voulait terriblement. Elle ressentait la culpabilitĂ© de la femme violĂ©e.
La nuit commença Ă sâĂ©claircir. DĂšs quâelle perçut lâaurore, elle se mit en route.
Elle eut du mal Ă marcher. Son sexe Ă©tait douloureux. Mais elle nâavait pas le choix. Sa voiture Ă©tait Ă plus de trois heures de la ferme oĂč elle avait passĂ© la nuit. Elle mit presque cinq heures pour faire le trajet.
En conduisant sur le chemin du retour, elle se remit Ă pleurer.
Une fois chez elle, elle passa une demi heure sous la douche. Ensuite, elle sâenduisit le pourtour du sexe dâune crĂšme apaisante. Elle passa le reste de son week-end au lit et Ă se soigner.
Elle ne dit rien Ă personne. Elle savait dâinstinct quâon la rejetterait si elle se confiait. Personne ne pourrait croire quâelle avait Ă©tĂ© forcĂ©e, quâelle nâavait pas aidĂ© lâanimal Ă la possĂ©der dâune quelconque façon. Elle faisait dĂ©sormais partie des femmes violĂ©es, celles quâon suspecte dâĂȘtre en partie responsables de leur sort.
Alors, elle chercha Ă oublier. Plusieurs week-end de suite, elle ne sortit pas de chez elle, se contentant de lire ou de regarder la tĂ©lĂ© pour vider sa tĂȘte de ce souvenir.
Elle ne reprit ses randonnĂ©es quâaprĂšs une abstinence de trois semaines. Elle le fit progressivement, et en Ă©vitant le secteur de la ferme.
Au cours de ses balades, elle se rendit progressivement compte quâelle nâarriverait jamais Ă oublier. Tout lui rappelait ce qui sâĂ©tait passĂ©, que ce soit des bottes de paille dans un champ, des chevaux qui paissaient ou mĂȘme simplement de passer Ă cĂŽtĂ© dâune grange. Elle comprit quâelle devrait vivre avec. Il nây avait pas de retour en arriĂšre possible.
De la mĂȘme façon quâelle avait pris sur elle pour renouer avec ses randonnĂ©es, tout en sachant que cela allait inĂ©vitablement raviver la blessure, elle dĂ©cida un jour dâexorciser le dĂ©mon de la ferme en orientant son parcours pour passer par lĂ .
En prĂ©parant son sac Ă dos, elle avait lâimpression de revivre ce qui avait abouti Ă son viol. Elle prit soin de ne pas reproduire les mĂȘmes gestes. Elle ne prit pas de tente, pas de gamelle. Elle partait pour la journĂ©e. Elle serait rentrĂ©e le soir mĂȘme. Pas de bivouac cette fois. Passer par le mĂȘme lieu, mais pas avec la mĂȘme finalitĂ©.
Elle se mit en route. Le parcours en voiture Ă©tait celui quâelle avait suivi au retour, ce fameux matin. Elle partait plus tard cette fois, et elle allait en sens inverse. MalgrĂ© tout, elle se revit alors quâelle rentrait chez elle, meurtrie autant physiquement que moralement.
Elle se gara au mĂȘme endroit et, sans attendre, prit le chemin en direction de la ferme. Elle fit le trajet en trois heures, presque deux fois plus vite que lors de son retour. CâĂ©tait lâheure du dĂ©jeuner et elle dĂ©cida de pique-niquer Ă cet endroit. Elle reconnut la grange.
AprÚs son casse-croûte, elle se remit en marche. Elle avait prévu de continuer sa randonnée pour effectuer une boucle de six heures environ. Elle était à mi-chemin.
En sâĂ©loignant des bĂątiments, elle eut un choc en apercevant lâĂąne qui broutait dans un champ. Elle sentit ses jambes se dĂ©rober et son cĆur sâemballer. Elle sâarrĂȘta pour retrouver sa stabilitĂ©. Il ne faisait pas attention Ă elle. Machinalement, elle regarda sous son ventre et vit une simple boule de peau.
AprĂšs quelques minutes, elle reprit de lâassurance et put se remettre en route. LâĂąne disparut de son champ de vision. Mais pas de ses pensĂ©es.
Elle fut de retour à sa voiture vers seize heures. Une fois assise au volant, elle demeura sans réaction, perdue dans ses pensées. Elle sentit les larmes couler sur ses joues et se passa la main pour les essuyer maladroitement. Elle resta une heure ainsi, à sangloter.
Les jambes molles, le cĆur battant la chamade, elle ressortit de la voiture, sâĂ©quipa de son sac Ă dos et reprit le chemin de la ferme. Elle faisait une folie, elle le savait. Mais câĂ©tait plus fort quâelle. Elle avait luttĂ© pour ne pas y retourner, mais elle y retournait.
Elle savait quâelle ne pourrait pas ĂȘtre de retour avant la nuit. Elle savait mĂȘme quâelle nâarriverait Ă la ferme quâau crĂ©puscule. Pour autant, elle ne se pressait pas. Elle y avait mis le temps, mais dĂ©sormais elle Ă©tait dĂ©cidĂ©e. Elle ne ferait pas marche arriĂšre.
Chemin faisant, elle reniflait sa morve. Elle continuait à pleurnicher. Mais elle avançait.
Elle ressentait un creux dans le bas-ventre. Elle savait ce qui allait arriver. Plus elle se rapprochait, plus son pas devenait hĂ©sitant. Mais elle ne changea pas dâavis.
Quand elle arriva, la nuit tombait. De loin, elle vit le fermier qui rentrait lâĂąne dans la grange. Elle resta Ă bonne distance pour quâil ne la remarque pas. Il rentra dans sa maison. Alors, elle se remit en marche et pĂ©nĂ©tra discrĂštement dans lâĂ©table.
Rien nâavait changĂ©. La paille, le muret de bottes, lâĂąne, tout Ă©tait Ă sa place.
Elle sâapprocha de lâanimal et lui caressa lâencolure et le chanfrein. Il semblait indiffĂ©rent. Elle passa sa main sous le poitrail pour palper le sexe. Elle voulait le faire sortir de sa gaine. Mais elle eut beau malaxer, ce fut sans succĂšs. LâĂąne restait insensible Ă ses attouchements.
Déçue, elle alla sâallonger sur la paille. Elle resta un long moment Ă contempler la bĂȘte. Elle finit par sâassoupir.
De nouveau, elle rĂȘva. Quelquâun la poussait pour la faire tomber du lit. On lui lĂ©chait le visage. Elle se rĂ©veilla. LâĂąne Ă©tait Ă ses cĂŽtĂ©s. Manifestement, il bandait.
Elle se leva, puis se dĂ©shabilla. Elle porta sa main Ă sa vulve. Elle mouillait. Elle attrapa le sexe raide de lâĂąne et lâattira pour sâen frotter les lĂšvres. Elle voulait se lubrifier le plus possible et en mĂȘme temps assouplir lâentrĂ©e de son vagin.
Elle sâavança vers le muret de paille et se positionna pour attendre dâĂȘtre montĂ©e.
LâĂąne sâapprocha dâelle par derriĂšre. Il passa un coup de langue sur la raie offerte.
Marianne Ă©tait inquiĂšte. Elle redoutait ce qui allait arriver. Mais elle en avait envie, plus que tout. Elle se cramponnait, courbĂ©e, la tĂȘte rentrĂ©e dans les Ă©paules, le cul tendu vers lâarriĂšre, ouverte. Elle attendait que lâĂąne se dresse.
Il se cabra, fit quelques pas sur ses pattes arriĂšres pour dominer sa femelle et posa ses sabots sur le muret. Son sexe dodelinait sous son ventre, en direction de la vulve. Il cherchait lâentrĂ©e.
Marianne fut tentĂ©e de lâaider. Elle regardait derriĂšre elle pour ne rien perdre de la pĂ©nĂ©tration. Elle essaya dâatteindre la hampe avec sa main. Mais câĂ©tait difficile parce que la tige bougeait sans arrĂȘt. Elle sentait le contact de la chair qui touchait ses cuisses ou ses fesses au grĂ© des oscillations. Elle voyait les coups de sonde de lâanimal. Il contractait sa croupe et donnait un petit coup de rein. DĂšs quâil sentait une rĂ©sistance, il nâinsistait pas. Puis, de nouveau il tentait sa chance, pointant le gland dans la bonne direction jusquâau contact.
AprĂšs de nombreuses tentatives infructueuses, Marianne arriva enfin Ă attraper la bite au vol. Elle nâarrivait pas Ă en faire le tour avec sa main, mais elle le tenait assez bien pour lâamener droit sur lâentrĂ©e de son vagin. LâĂąne poussa, perforant le muscle qui sâouvrit sous lâimpact. La verge sâenfonça dâun coup.
Marianne se fit violence pour ne pas crier, se mordant les lĂšvres. Elle gĂ©mit longuement, bouche fermĂ©e. CâĂ©tait toujours aussi douloureux. Le phallus Ă©tait toujours aussi dĂ©mesurĂ© par rapport Ă son vagin.
La diffĂ©rence, câĂ©tait quâelle ne se faisait plus violer. Elle ne subissait plus. Elle sâoffrait. Elle avait eu du mal Ă lâaccepter, et câĂ©tait sans doute la honte qui la faisait tant pleurer, mais elle avait aimĂ© ĂȘtre prise comme ça, sans Ă©gard, bestialement, et par un aussi formidable pĂ©nis. Elle Ă©tait plus comblĂ©e que si câĂ©tait un bras qui la forçait, plus percutĂ©e que si un poing lui frappait la chatte.
LâĂąne la montait sans retenue, Il poussait tant quâil pouvait, rentrant son mandrin jusquâau fond, buttant sur lâutĂ©rus. Puis il reprenait son Ă©lan, tirant vers lâarriĂšre et donnait toute sa puissance pour perforer jusquâĂ la garde. Marianne sâouvrait de plus en plus, parce quâelle ne pouvait pas rĂ©sister Ă une telle force mais aussi parce quâelle mouillait abondamment, permettant Ă la colonne de glisser de plus en plus loin. Elle aurait voulu pouvoir le recevoir jusquâaux couilles, sentir son pubis claquer sur ses fesses comme quand un homme vous prend par derriĂšre.
MalgrĂ© la douleur, elle savourait ce ramonage en profondeur. Elle se faisait baiser par un surhomme et elle aimait ça. Elle attendait le moment suprĂȘme. Elle se souvenait de la puissance de lâĂ©jaculation, des derniĂšres ruĂ©es de lâanimal dans ses entrailles pour sâassouvir. Elle voulait cette fois se rĂ©galer de cet instant.
Mais lâĂąne ne se pressait pas pour jouir. Lui aussi devait faire durer le plaisir. Peut-ĂȘtre trouvait-il cette femelle particuliĂšrement satisfaisante pour la copulation. Difficile de savoir si les animaux font des diffĂ©rences Ă lâinstar des humains. En tout cas, il sâastiquait la colonne depuis quelques minutes et ça ne semblait pas devoir sâarrĂȘter.
Marianne le regardait faire, soit en tournant la tĂȘte pour admirer les muscles en action, soit en se penchant pour voir par en dessous lâarriĂšre de lâanimal qui la labourait. Elle aurait donnĂ© cher pour regarder le pieu coulisser dans son ventre. Elle se promit de se filmer une autre fois pour se contempler aprĂšs coup. Elle aurait voulu voir jusquâoĂč il sâenfonçait, quelle longueur elle pouvait absorber. Elle sentait quâil allait de plus en plus loin et elle aurait voulu sâouvrir encore pour lui permettre de gagner du terrain Ă chaque poussĂ©e.
Elle plaça son front contre la botte de paille pour libérer ses mains. Elle écarta son vagin en tirant sur ses lÚvres. Elle effleurait de ses doigts la pine qui la baisait.
LâĂąne continuait son travail de piston. Il sortait de quelques centimĂštres et sâenfonçait dâautant. Il ressortait pour mieux repartir en avant.
Câest elle qui eut son plaisir en premier. Elle sentit venir les contractions vaginales, annonciatrices de lâorgasme. La jouissance la submergea, la faisant crier sans pudeur. Imperturbablement, lâanimal continua Ă aller et venir en elle, ce qui prolongea son plaisir.
Un peu plus tard, ce fut son tour. Il nây eut pas de signe prĂ©curseur. Elle reçut un premier jet qui lâinonda. LâĂąne ne bougeait plus, du moins extĂ©rieurement. Dans son vagin, Marianne sentait les pulsions du membre qui poussait sur lâutĂ©rus au grĂ© des giclĂ©es. La quantitĂ© de sperme quâelle recevait Ă©tait phĂ©nomĂ©nale. Elle sâimagina ĂȘtre une Ăąnesse que son mĂąle Ă©tait en train dâinsĂ©miner. Cette idĂ©e dĂ©clencha un nouvel orgasme qui dura jusquâau dernier jaillissement.
Lâanimal se retira, reposa ses pattes au sol pendant que Marianne se dĂ©gageait en se glissant sur le cĂŽtĂ© du poitrail. Elle prit le sexe dans ses mains, entourant le cylindre de ses doigts. Elle ne voulait pas quâil dĂ©bande et elle sâappliqua Ă le masturber pour lui conserver sa raideur. Mais elle sentait que la chair mollissait malgrĂ© tout. Elle redoubla dâefforts et sâenhardit jusquâĂ titiller le bout du gland avec sa langue, puis Ă le lĂ©cher furieusement, sans dĂ©goĂ»t. Il Ă©tait encore plein de foutre et de la semence continuait Ă sortir du mĂ©at. Elle lâavala sans sâen soucier. Elle devenait frĂ©nĂ©tique dans son dĂ©sir de redonner de la vigueur Ă cette verge.
En dĂ©pit de ses caresses, elle ne parvint pas Ă faire bander lâĂąne. La bite se rĂ©tracta et disparut dans le fourreau. Lâanimal sâĂ©loigna. Elle resta seule avec son dĂ©sir. Il nây avait plus que ses doigts pour lâassouvir. Elle se masturba, dâabord debout, puis elle sâallongea. Elle ne se contentait plus de frotter son clitoris, mais elle se baisait furieusement le vagin, entrant ses doigts le plus profondĂ©ment possible, les ressortant, suçant sa main tout entiĂšre pour boire le mĂ©lange de son jus et du foutre de lâĂąne.
Son dĂ©chaĂźnement se calma progressivement, sans quâelle arrive Ă jouir. Elle se dĂ©tendit. Comme elle avait un peu froid, elle se rhabilla et se couvrit de paille.
Elle passa la nuit comme la premiĂšre fois, attendant lâaurore.
Ensuite, elle sâĂ©clipsa, prit le chemin du retour et rentra chez elle en voiture.
Elle savait quâelle reviendrait bientĂŽt.
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