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đŸ‡«đŸ‡· Le Haras – Partie 3

4.7
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Retour Ă  la premiĂšre partie

Quand je suis revenue au bureau, j’ai rassurĂ© mon patron. Nous avions avancĂ© avec monsieur M. Le dossier Ă©tait en bonne voie.

Je ne sais pas si mon chef s’est aperçu de mon trouble. Je sais qu’en moi-mĂȘme, j’étais trĂšs Ă©branlĂ©e par ce que j’avais vu et fait ces deux derniers jours. Je faisais tout pour ne pas le montrer. J’avais pris le temps, lors de ma pause au petit bois, pour me calmer, rĂ©flĂ©chir encore et encore. Mes rĂ©flexions ne m’avaient pas menĂ©e loin. Elles tournaient en boucle.

Qu’est-ce qui m’arrivait ? Pourquoi la saillie m’avait-elle tant troublĂ©e ? Pourquoi Ă©tais-je revenue le lendemain ? Pourquoi avais-je acceptĂ© de rentrer dans la grange ? Pourquoi ne m’étais-je pas cabrĂ©e quand il m’avait proposĂ© ni plus ni moins que de branler un cheval ? Et enfin, pourquoi avais-je eu ces visions obscĂšnes en me masturbant ? Pourquoi ma jouissance avait-elle Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e par le fantasme de l’éjaculation du cheval ?

Et ce n’était pas fini. J’avais rendez-vous avec mon client dans une semaine. Qu’allait-il encore me faire subir ? Je savais depuis le dĂ©but qu’il Ă©tait plein de projets me concernant. Je m’en voulais de n’avoir pas Ă©tĂ© plus maligne que lui, de ne pas avoir changĂ© de trajectoire malgrĂ© l’apparente linĂ©aritĂ© de celle qu’il empruntait et qu’il m’invitait Ă  suivre. Puisqu’il jouait avec moi, j’aurais dĂ» ne pas m’embarrasser de scrupules et stopper nette cette progression malsaine.

Mais il y avait le travail, l’agence, mon patron. Une affaire Ă©tait en jeu et le rĂ©flexe professionnel commandait de caresser le client dans le sens du poil. Le dicton l’affirme : le client est roi. Bien sĂ»r pas jusqu’à imposer des relations sexuelles contre nature Ă  ceux qui le servent. Ce n’est pas le servage du moyen-Ăąge quand mĂȘme. Disons que ça expliquait ma patience. Mais ça n’expliquait pas ce que je considĂ©rais plutĂŽt comme une acceptation tacite.

Je me laissais embarquer, Ă  petits pas, vers quelque chose que n’importe qui trouverait dĂ©goĂ»tant. Et je me reprochais amĂšrement de ne pas couper court. J’aurais pu demander un congĂ©, trouver un prĂ©texte pour refiler le dossier Ă  un collĂšgue, ne pas reparaĂźtre chez monsieur M. Mais force est de constater que je n’ai rien fait pour me soustraire Ă  cette descente infernale.

La semaine s’est passĂ©e, avec le week-end entre temps. Plus on avançait vers la date du rendez-vous, plus j’étais anxieuse. Je rĂ©pĂ©tais dans ma tĂȘte comment j’allais procĂ©der, ce que j’allais dire. Rien au sujet des chevaux. Le dossier, rien que le dossier. Et puis repartir au plus vite. Dire d’emblĂ©e que j’avais un autre rendez-vous, que nous n’avions qu’une demi-heure, pas plus.

Le week-end m’a paru interminable alors que ça aurait dĂ» ĂȘtre l’inverse. Je n’avais envie de rien et en mĂȘme temps, j’aurais rĂȘvĂ© d’une occupation qui m’occupe l’esprit. Au moins, le travail en semaine avait eu cette vertu. Mon mari s’en est forcĂ©ment aperçu, mais comme il est discret, il n’a fait aucune allusion Ă  mon manque d’implication.

J’avais du mal Ă  dormir. Je revoyais sans cesse cette femme et ce sexe surdimensionnĂ©. J’aurais voulu pouvoir lire quelque chose qui m’assoupisse petit Ă  petit pour ensuite sombrer dans le sommeil jusqu’au lendemain. Mais je n’y arrivais pas. J’avais essayĂ© mais je restais bloquĂ©e plusieurs minutes sur la mĂȘme page, l’esprit vagabond, plein d’arriĂšre-pensĂ©es.

Le jour J est arrivĂ©, comme toujours. Je suis partie au dernier moment pour ne pas arriver en avance. Un retard n’avait pas d’importance Ă  mes yeux. Mais ĂȘtre en avance, dans mon esprit, c’était s’exposer.

J’avais peur que la grange soit ouverte. Mais quand je me suis garĂ©e, j’ai tout de suite vu qu’elle Ă©tait bien fermĂ©e. Inexplicablement, j’en Ă©tais soulagĂ©e.

Je me suis dirigĂ©e vers la maison. Monsieur M. est apparu sur le seuil. Le hall puis le salon et enfin le fauteuil. Il n’y avait pas de dossier sur la table basse.

“Vous voulez boire un cafĂ© ? Je viens d’en faire.”

J’étais prise de court. Mon fameux plan, mille fois ressassĂ©, ne prĂ©voyait pas qu’on m’offre du cafĂ©. Aucune rĂ©ponse toute prĂȘte. La partie d’échec commençait mal, avec une ouverture inconnue. Machinalement, j’ai dit oui.

Il s’est levĂ© et est parti chercher le cafĂ©. Je l’ai attendu avec le coeur qui s’agitait de plus en plus. Il est revenu avec un plateau. Il nous a servi et un silence s’est installĂ© pendant que nous buvions une premiĂšre gorgĂ©e.

“Qu’en avez-vous pensĂ© ?”

C’est la question qu’il m’a posĂ©e. Je ne savais pas Ă  quoi il faisait allusion.

“De quoi ?”

Il m’a regardĂ©e droit dans les yeux et m’a rĂ©pondue calmement :

“De ce que vous avez vu lors de notre premier rendez-vous manquĂ©.”

En disant cette phrase, il a reposĂ© sa tasse, quittant momentanĂ©ment mes yeux. Pour ma part, son attaque si directe avait Ă©tĂ© comme un coup au thorax. J’étais soufflĂ©e. C’était imparable. J’ai d’abord essayĂ© de nier, faire l’autruche :

“Mais vous savez bien que je n’ai pas pu venir.”

Il n’a mĂȘme pas pris la peine de me corriger. Il s’est contentĂ© de me regarder, de me fixer, jusqu’à ce que je baisse les yeux la premiĂšre. Alors, il m’a aidĂ©e, un peu comme un confesseur :

“Ça vous a troublĂ©e n’est-ce pas ?”

La tension Ă©tait trop forte. J’ai plus ou moins craquĂ©. J’ai posĂ© mes coudes sur mes genoux et je me suis rĂ©fugiĂ©e dans mes mains. Peut-ĂȘtre que je ne voulais pas qu’il voit que je pleurais. Mais c’était une protection dĂ©risoire parce qu’il m’entendait bien et ma voix trahissait mon Ă©motion.

“Je ne sais pas ce qui se passe depuis une semaine. Tout ça m’a totalement dĂ©stabilisĂ©e.”

Il m’a laissĂ©e me reprendre. Quand j’ai eu assez de force, j’ai relevĂ© mon visage et je me suis essuyĂ©e avec le dos de ma main. Mes yeux devaient ĂȘtre rouges.

“Qu’est-ce qui vous a choquĂ© ?”

Je ne savais pas quoi répondre. Tout. Rien.

Il Ă©tait habile. Il me laissait me dĂ©brouiller. Souvent les confesseurs maladroits vous suggĂ©rent ce qu’ils veulent entendre. Vous n’avez plus qu’à les laisser faire et ils vous construisent eux-mĂȘme une solution moins compromettante que ce que vous avez en tĂȘte. Lui, il posait des questions indirectes, qui vous amenait Ă  avouer implicitement ce qui Ă©tait cachĂ© dans la question.

“Je ne sais pas. Je n’avais jamais imaginĂ© qu’une chose pareille puisse arriver.”

Il a encore laissé passer un moment et il a demandé :

“Que voulez-vous dire ?”

C’était Ă  moi d’entrer dans les dĂ©tails, de prĂ©ciser. Il ne m’ouvrait aucune porte.

“Je veux dire, cette relation sexuelle ou plutĂŽt cet accouplement. Je ne sais pas comment dire. D’un cĂŽtĂ© cette femme qui se faisait prendre, de l’autre ce cheval qui couvrait une femelle. Je n’arrive toujours pas Ă  concilier le plaisir sexuel avec ce qui est si animal.”

De nouveau un long silence.

“MalgrĂ© cela vous n’ĂȘtes pas partie avant la fin, n’est-ce pas ? Vous savez pourquoi ?”

J’étais face Ă  une certaine contradiction.

“J’étais figĂ©e, stupĂ©fiĂ©e.”
“Mais votre stupĂ©faction n’a pas durĂ© si longtemps je prĂ©sume ?”

Il proposait une option qui allait m’impliquer inĂ©vitablement. C’était Ă  moi de rĂ©futer en argumentant ou de simplement dire la vĂ©ritĂ©.

“J’étais hypnotisĂ©e aussi.”
“Seulement hypnotisĂ©e ou curieuse aussi ?”

Il ajouta, sur un ton un peu ironique :

“À quel moment l’effet hypnotique s’est dissipĂ© et vous a ramenĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© ? Juste Ă  la fin ?”

Mon explication par l’hypnose ne prenait pas.

“C’est-à-dire 
 je voulais savoir.”
“Vous vouliez savoir quoi ?”
“Je voulais 
 C’était inimaginable. Alors je me demandais 
”
“Qu’est-ce que vous vous demandiez ?”
“Comment c’était possible ? Comment elle allait pouvoir 
”
“Pouvoir ? Dites les mots, n’ayez pas peur !”
“Recevoir ce sexe !”
“Et vous avez vu ! Qu’est-ce que ça vous a fait ?”
“Rien ! Enfin, je veux dire 
 elle l’a fait.”
“Vous en doutiez ?”
“Non. Enfin, si. Disons que je ne l’aurais jamais imaginĂ© avant de le voir.”
“Mais dùs que vous avez compris ce qui allait se passer, vous avez su que ça allait arriver, n’est-ce pas ?”
“Oui. Bien sĂ»r.”

J’avais le ton de la contrition en acquiescant. J’ai baissĂ© les yeux. Je me sentais coupable d’ĂȘtre restĂ©e par voyeurisme malsain.

Un silence. Puis il reprit ses questions :

“C’est pour ça que vous ĂȘtes restĂ©e, pour voir tout ce qui allait arriver.”
“Oui.”
“Vous avez aimĂ© ce que vous avez vu ?”

C’était le moment clĂ©. RĂ©pondre par l’affirmative, c’était me faire leur complice, m’intĂ©grer Ă  eux, un peu comme si je rentrais dans la grange pour participer, ne serait-ce qu’avec les yeux. Nier, c’était perdu d’avance.

J’ai hĂ©sitĂ© longtemps avant de confirmer. C’était un aveu lourd de consĂ©quence, j’en avais conscience. Mais il a eu le triomphe modeste. Il est restĂ© silencieux un moment, respectant une sorte de trĂšve. Puis il m’a demandĂ© de prĂ©ciser :

“Qu’est-ce que vous avez aimĂ© ?”

Il attendait ma rĂ©ponse, patiemment. Au bout d’une longue minute de rĂ©flexion sans avancer, j’ai rĂ©pondu Ă©vasivement :

“Je ne sais pas. Rien de prĂ©cis.”
“Essayez d’analyser. La femme nue ? Sa position sur le cheval d’arçon ? Le fait qu’elle Ă©tait entravĂ©e ? Le sexe du cheval ? La saillie ? La force ? Autre chose ?”
“Je ne sais pas.”

Il me laissait rĂ©flĂ©chir, peut-ĂȘtre choisir parmi ses propositions. Devant mon silence, il revint Ă  la charge :

“Vous Ă©tiez trĂšs excitĂ©e sexuellement, n’est-ce pas ? MouillĂ©e comme on dit.”

Je n’osais pas avouer ça. Ça me semblait humiliant de mouiller en assistant Ă  un spectacle aussi bestial. Il a senti mon hĂ©sitation. Il savait qu’elle valait consentement. Autrement, je me serais dĂ©jĂ  insurgĂ©e.

“Qu’est-ce que vous avez fait une fois que vous ĂȘtes partie ? Vous vous ĂȘtes masturbĂ©e ?”

Nous Ă©tions dĂ©sormais si loin d’une simple relation commerciale. Comment en Ă©tions-nous arrivĂ©s lĂ , avec lui me parlant de masturbation et moi, rougissant au lieu de le gifler ?

Ne recevant pas de rĂ©ponse, il en dĂ©duisit qu’il avait vu juste. Il insista :

“Quand vous vous ĂȘtes masturbĂ©e, quelle image vous est venue Ă  l’esprit ?”

LĂ , il a attendu. Il est restĂ© silencieux, me fixant de son regard. Plus le temps passait, plus je comprenais que je devais rĂ©pondre, qu’il ne passerait pas Ă  une autre question avant d’avoir eu une rĂ©ponse. Mais je ne trouvais rien de plausible. Alors j’ai dit la vĂ©ritĂ©, simplement :

“La premiĂšre fois, aucune image. C’était trop rapide.”
“Et la deuxiùme fois ?”

J’avais pensĂ© couper court en parlant de rapiditĂ© mais il ne manquait pas de rĂ©flexe. Il avait instantanĂ©ment flairĂ© que si je parlais de premiĂšre fois, c’est qu’il y avait une suite et que c’est lĂ  que se trouvait ce qu’il espĂ©rait.

Mais c’était si difficile Ă  dire, si intime d’une part et si incongru d’autre part. Il a compris que mon silence Ă©tait d’une autre nature. Je ne cherchais pas une rĂ©ponse. Elle Ă©tait lĂ , toute prĂȘte, mais elle ne voulait pas sortir.

Il a encore patientĂ©, jusqu’à ce que je me lance. J’ai dit d’un trait, comme on plonge dans une eau qu’on sait froide pour abrĂ©ger le choc au maximum :

“L’éjaculation du cheval.”

Il est resté neutre. Mais je suis sûr que cette réponse lui plaisait beaucoup. Son jeu pervers progressait dans la bonne direction à ses yeux.

“Mais pourtant, vous ne l’avez pas vue. Ni la premiĂšre fois puisqu’elle a eu lieu dans le vagin de la femme, ni la seconde fois puisque c’est le vagin artificiel qui a reçu le sperme. Les deux fois, ça s’est fait Ă  l’intĂ©rieur sans que vous puissiez vraiment vous faire une idĂ©e de la puissance du jet.”

AprĂšs cette rĂ©vĂ©lation, nous sommes restĂ©s sans parler un bon moment. Il semblait rĂ©flĂ©chir. Quant Ă  moi, je revoyais ces images que je venais d’évoquer, le moment oĂč le cheval s’est immobilisĂ©. Ce que je n’avais pas vu, je le construisais dans ma tĂȘte. J’étais secouĂ©e, une nouvelle fois.

“Venez !”

Il s’est levĂ©. Comme la semaine passĂ©e, il ne s’est pas souciĂ© de vĂ©rifier si je le suivais. Je ne savais pas ce qu’il avait dĂ©cidĂ© mais je me suis levĂ©e et je lui ai emboĂźtĂ© le pas.

Nous sommes sortis de la maison et nous nous sommes dirigĂ©s vers la grange. J’ai senti mes jambes mollir.

Une fois devant le portail, pendant qu’il dĂ©verrouillait, j’ai eu la tentation de partir. Peut-ĂȘtre l’a-t-il senti. Toujours est-il que le vantail s’est vite ouvert, que nous sommes entrĂ©s et que mes idĂ©es de fuite se sont Ă©vanouies.

Il s’est dirigĂ© vers le fond de la grange, vers la stalle d’Atlas. Je l’ai suivi. Il a dit Ă  son cheval :

“Regarde Atlas qui vient te rendre visite. C’est ton amie, madame S. Je suis sĂ»r que tu ne l’as pas oubliĂ©e.”

Pendant qu’il lui parlait, il lui passait la bride.

Il a ensuite sorti l’animal de son box et l’a amenĂ© jusqu’au cheval d’arçon. Moi, je suivais. Je ne savais pas ce qu’il projetait. J’étais inquiĂšte et en mĂȘme temps curieuse, comme lors de ma seconde visite. Il mĂ©nageait le suspense, certainement Ă  dessein.

Pendant que nous marchions, il me dit :

“Vous allez voir.”

Puis, il s’est arrĂȘtĂ©. Il tenait toujours Atlas. J’étais juste Ă  cĂŽtĂ©, Ă  hauteur de la tĂȘte du cheval. En me faisant un geste d’invitation, il m’a dit :

“Allez-y !”

Je suis restĂ©e sans rĂ©action parce que je ne savais pas ce qu’il voulait que je fasse. Alors il a prĂ©cisĂ© :

“Faites comme la derniùre fois.”

Mon coeur s’est accĂ©lĂ©rĂ© d’un coup. Il voulait que je refasse ce que j’avais fait. Mais lĂ , il n’y avait plus de raison. Il n’avait pas le vagin artificiel. Il ne proposait pas que je mette le cheval en Ă©rection pour rĂ©cupĂ©rer la semence, mais que je masturbe Atlas, purement et simplement. Il a mĂȘme spĂ©cifiĂ© :

“Vous allez pouvoir apprĂ©cier la puissance de son Ă©jaculation. Cette fois, en vrai.”

Je n’osais plus faire un geste. Comme il voyait que je ne bougeais pas, il m’a dit, sur un ton pĂ©remptoire :

“Mettez-vous à genoux sous le ventre, face à la croupe.”

ObĂ©ir, c’est tout ce que j’ai pu faire.

Une fois accroupie, j’avais la panse au dessus de ma tĂȘte et le fourreau sous les yeux. C’est un peu effrayant d’ĂȘtre Ă  cette place. Vous ne pouvez pas vous empĂȘcher de penser que le cheval pourrait vous piĂ©tiner, mĂȘme sans le vouloir. Mais Atlas Ă©tait vraiment docile. Son maĂźtre n’avait pas menti.

Je suis restĂ©e immobile un moment. Monsieur M. ne me donnait pas plus de directives. Il savait que je connaissais les gestes et il attendait patiemment que je me dĂ©cide. C’était Ă  moi de prendre l’initiative. Il me faisait porter le poids de ce qui allait se passer.

J’ai commencĂ© Ă  caresser la robe juste au dessus de ma tĂȘte. Le poil Ă©tait doux et chaud. Pendant que je cajolais Atlas, je regardais son sexe, enfoui dans sa gangue. Je n’arrivais pas Ă  me lancer. Une femme met un homme en Ă©rection parce qu’elle veut lui donner du plaisir. C’est ce qui dĂ©clenche son dĂ©sir, jusqu’à la jouissance de son partenaire qui devient la sienne. Mais je n’avais pas particuliĂšrement envie de donner du plaisir Ă  ce cheval.

J’ai repensĂ© Ă  cette femme, au sexe de l’étalon qui la pĂ©nĂ©trait. Dans ce fourreau se trouvait ce phallus gigantesque. Et j’ai retrouvĂ© l’image qui m’avait fait jouir. J’ai senti que je mouillais, irrĂ©sistiblement.

J’ai refait mes gestes de la fois prĂ©cĂ©dente. Assez vite le cheval s’est mis Ă  bander. C’était comme si un cyclindre tĂ©lescopique se dĂ©ployait devant mes yeux Ă  vive allure. En frottant le renflement du sexe, j’ai fait sortir le gland. Il avait la taille d’un poing, avec son mĂ©at qui en perçait le centre. Ensuite, j’ai mis mes deux mains en cercle autour de la colonne qui se formait. Je la sentais devenir de plus en plus dure au fur et Ă  mesure qu’elle se raidissait sous mes stimulations.

La fois prĂ©cĂ©dente, c’est Ă  cette Ă©tape oĂč j’en Ă©tais maintenant que j’avais interrompu mon mouvement pour qu’Atlas monte sa pseudo jument. Mais cette fois, j’ai continuĂ©.

J’étais attentive Ă  l’arrivĂ©e de l’orgasme. Je ne perdais pas le mĂ©at des yeux. Je tĂąchais de reconnaĂźtre la montĂ©e de la sĂšve comme j’en avais l’habitude avec mon mari, toute proportion gardĂ©e. Monsieur M. s’était dĂ©placĂ© vers la croupe, pour me faire face et me regarder faire. Il voulait sans doute voir mon visage, ce qu’il exprimait des Ă©motions que mes actes me faisaient ressentir. Je ne le regardais pas parce que j’étais trop concentrĂ©e. Il faisait partie de l’arriĂšre-plan, flou comme sur une photo. Mais j’étais consciente de sa prĂ©sence.

C’était bien plus long que la saillie. J’en avais mal aux bras de soutenir ce membre et de tenir la cadence du va-et-vient. Mais je ne voulais pas relĂącher mon effort de peur de devoir tout reprendre Ă  zĂ©ro. Je voulais aboutir. Je voulais voir ce que je n’avais encore jamais vu.

Monsieur M. ne disait rien. Peut-ĂȘtre ne voulait-il pas me dĂ©concentrer. Il devait attendre le dĂ©nouement, comme moi.

J’ai senti sous mes doigts une sorte de tremblement de la chair. J’ai compris que c’était la semence qui s’apprĂȘtait Ă  jaillir. J’ai lĂąchĂ© ma prise et j’ai fait un pas de cĂŽtĂ© pour Ă©viter le jet de sperme. Mais l’éjaculation a Ă©tĂ© si instantanĂ©e que j’en ai reçu une bonne partie. Pas en plein visage, mais sur cĂŽtĂ© de ma robe. La puissance Ă©tait telle que le sol Ă©tait mouillĂ© jusqu’au delĂ  de la tĂȘte d’Atlas. Je revis la femme qui avait reçu la mĂȘme gerbe au fond de son vagin. Qu’avait-elle pu ressentir ?

Le membre est progressivement retombĂ© aprĂšs la premiĂšre giclĂ©e. Il s’est amolli, continuant Ă  expulser du sperme. Puis, avec la goutte au bout du gland, il s’est rĂ©tractĂ© et est rentrĂ© dans sa coquille.

Je me suis dĂ©gagĂ©e en marchant Ă  quatre pattes et je me suis relevĂ©e. Ma robe Ă©tait maculĂ©e. C’était affreux.

“Vous ĂȘtes mouillĂ©e, n’est-ce pas ?”

Toute la subtilitĂ© de cette question ambiguĂ« rĂ©sidait dans la demande de confirmation. Je me suis mise Ă  rougir. Je suis sure qu’il avait regardĂ© sous ma robe, au moins pendant que je rampais mais aussi probablement pendant que je masturbais Atlas. Je ne faisais pas attention Ă  ma position et on devait sans doute voir ma culotte. Je sentais qu’elle Ă©tait effectivement trĂšs trĂšs humide, pour ne pas dire plus.

“Vous voulez mettre de l’ordre dans votre tenue ? Malheureusement, je ne peux pas vous prĂȘter de vĂȘtement de rechange : je suis cĂ©libataire.”

J’ai pensĂ© que je pouvais aller me changer Ă  la maison puisque mon mari Ă©tait au bureau.

“Je vais me dĂ©brouiller.”

Évidemment, c’était moins simple que je ne le laissais paraĂźtre. Je devais reprendre ma voiture, essayer de ne pas salir les siĂšges, et surtout me dĂ©placer en ville et rentrer Ă  mon domicile ainsi souillĂ©e. J’allais devoir me faufiler pour que personne ne me voit dans cet Ă©tat.

“Comme vous voudrez.”

Il ajouta aussitĂŽt :

“Venez demain, nos amis seront là.”

J’eus la prĂ©sence d’esprit de refuser l’invitation parce que je me souvenais que j’avais un rendez-vous en matinĂ©e. Mais cela ne le fit pas renoncer pour autant.

“Ne vous inquiĂ©tez pas pour ça. J’appellerai votre patron cet aprĂšs-midi pour lui demander de vous libĂ©rer. À demain donc, Ă  la mĂȘme heure qu’à chaque fois.”

Pour lui, l’accord Ă©tait conclu puisque je n’avais virtuellement plus d’empĂȘchement. Je n’avais rien Ă  dire. Il avait dĂ©cidĂ© pour moi et je n’ai trouvĂ© qu’une rĂ©ponse professionnelle, bien que le rendez-vous avec nos amis, comme il avait dit, n’avait aucune chance de concerner l’immobilier :

“Dans ce cas, à demain.”

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