Quand je suis revenue au bureau, j’ai rassuré mon patron. Nous avions avancé avec monsieur M. Le dossier était en bonne voie.
Je ne sais pas si mon chef s’est aperçu de mon trouble. Je sais qu’en moi-même, j’étais très ébranlée par ce que j’avais vu et fait ces deux derniers jours. Je faisais tout pour ne pas le montrer. J’avais pris le temps, lors de ma pause au petit bois, pour me calmer, réfléchir encore et encore. Mes réflexions ne m’avaient pas menée loin. Elles tournaient en boucle.
Qu’est-ce qui m’arrivait ? Pourquoi la saillie m’avait-elle tant troublée ? Pourquoi étais-je revenue le lendemain ? Pourquoi avais-je accepté de rentrer dans la grange ? Pourquoi ne m’étais-je pas cabrée quand il m’avait proposé ni plus ni moins que de branler un cheval ? Et enfin, pourquoi avais-je eu ces visions obscènes en me masturbant ? Pourquoi ma jouissance avait-elle été déclenchée par le fantasme de l’éjaculation du cheval ?
Et ce n’était pas fini. J’avais rendez-vous avec mon client dans une semaine. Qu’allait-il encore me faire subir ? Je savais depuis le début qu’il était plein de projets me concernant. Je m’en voulais de n’avoir pas été plus maligne que lui, de ne pas avoir changé de trajectoire malgré l’apparente linéarité de celle qu’il empruntait et qu’il m’invitait à suivre. Puisqu’il jouait avec moi, j’aurais dû ne pas m’embarrasser de scrupules et stopper nette cette progression malsaine.
Mais il y avait le travail, l’agence, mon patron. Une affaire était en jeu et le réflexe professionnel commandait de caresser le client dans le sens du poil. Le dicton l’affirme : le client est roi. Bien sûr pas jusqu’à imposer des relations sexuelles contre nature à ceux qui le servent. Ce n’est pas le servage du moyen-âge quand même. Disons que ça expliquait ma patience. Mais ça n’expliquait pas ce que je considérais plutôt comme une acceptation tacite.
Je me laissais embarquer, à petits pas, vers quelque chose que n’importe qui trouverait dégoûtant. Et je me reprochais amèrement de ne pas couper court. J’aurais pu demander un congé, trouver un prétexte pour refiler le dossier à un collègue, ne pas reparaître chez monsieur M. Mais force est de constater que je n’ai rien fait pour me soustraire à cette descente infernale.
La semaine s’est passée, avec le week-end entre temps. Plus on avançait vers la date du rendez-vous, plus j’étais anxieuse. Je répétais dans ma tête comment j’allais procéder, ce que j’allais dire. Rien au sujet des chevaux. Le dossier, rien que le dossier. Et puis repartir au plus vite. Dire d’emblée que j’avais un autre rendez-vous, que nous n’avions qu’une demi-heure, pas plus.
Le week-end m’a paru interminable alors que ça aurait dû être l’inverse. Je n’avais envie de rien et en même temps, j’aurais rêvé d’une occupation qui m’occupe l’esprit. Au moins, le travail en semaine avait eu cette vertu. Mon mari s’en est forcément aperçu, mais comme il est discret, il n’a fait aucune allusion à mon manque d’implication.
J’avais du mal à dormir. Je revoyais sans cesse cette femme et ce sexe surdimensionné. J’aurais voulu pouvoir lire quelque chose qui m’assoupisse petit à petit pour ensuite sombrer dans le sommeil jusqu’au lendemain. Mais je n’y arrivais pas. J’avais essayé mais je restais bloquée plusieurs minutes sur la même page, l’esprit vagabond, plein d’arrière-pensées.
Le jour J est arrivé, comme toujours. Je suis partie au dernier moment pour ne pas arriver en avance. Un retard n’avait pas d’importance à mes yeux. Mais être en avance, dans mon esprit, c’était s’exposer.
J’avais peur que la grange soit ouverte. Mais quand je me suis garée, j’ai tout de suite vu qu’elle était bien fermée. Inexplicablement, j’en étais soulagée.
Je me suis dirigée vers la maison. Monsieur M. est apparu sur le seuil. Le hall puis le salon et enfin le fauteuil. Il n’y avait pas de dossier sur la table basse.
“Vous voulez boire un café ? Je viens d’en faire.”
J’étais prise de court. Mon fameux plan, mille fois ressassé, ne prévoyait pas qu’on m’offre du café. Aucune réponse toute prête. La partie d’échec commençait mal, avec une ouverture inconnue. Machinalement, j’ai dit oui.
Il s’est levé et est parti chercher le café. Je l’ai attendu avec le coeur qui s’agitait de plus en plus. Il est revenu avec un plateau. Il nous a servi et un silence s’est installé pendant que nous buvions une première gorgée.
“Qu’en avez-vous pensé ?”
C’est la question qu’il m’a posée. Je ne savais pas à quoi il faisait allusion.
“De quoi ?”
Il m’a regardée droit dans les yeux et m’a répondue calmement :
“De ce que vous avez vu lors de notre premier rendez-vous manqué.”
En disant cette phrase, il a reposé sa tasse, quittant momentanément mes yeux. Pour ma part, son attaque si directe avait été comme un coup au thorax. J’étais soufflée. C’était imparable. J’ai d’abord essayé de nier, faire l’autruche :
“Mais vous savez bien que je n’ai pas pu venir.”
Il n’a même pas pris la peine de me corriger. Il s’est contenté de me regarder, de me fixer, jusqu’à ce que je baisse les yeux la première. Alors, il m’a aidée, un peu comme un confesseur :
“Ça vous a troublée n’est-ce pas ?”
La tension était trop forte. J’ai plus ou moins craqué. J’ai posé mes coudes sur mes genoux et je me suis réfugiée dans mes mains. Peut-être que je ne voulais pas qu’il voit que je pleurais. Mais c’était une protection dérisoire parce qu’il m’entendait bien et ma voix trahissait mon émotion.
“Je ne sais pas ce qui se passe depuis une semaine. Tout ça m’a totalement déstabilisée.”
Il m’a laissée me reprendre. Quand j’ai eu assez de force, j’ai relevé mon visage et je me suis essuyée avec le dos de ma main. Mes yeux devaient être rouges.
“Qu’est-ce qui vous a choqué ?”
Je ne savais pas quoi répondre. Tout. Rien.
Il était habile. Il me laissait me débrouiller. Souvent les confesseurs maladroits vous suggérent ce qu’ils veulent entendre. Vous n’avez plus qu’à les laisser faire et ils vous construisent eux-même une solution moins compromettante que ce que vous avez en tête. Lui, il posait des questions indirectes, qui vous amenait à avouer implicitement ce qui était caché dans la question.
“Je ne sais pas. Je n’avais jamais imaginé qu’une chose pareille puisse arriver.”
Il a encore laissé passer un moment et il a demandé :
“Que voulez-vous dire ?”
C’était à moi d’entrer dans les détails, de préciser. Il ne m’ouvrait aucune porte.
“Je veux dire, cette relation sexuelle ou plutôt cet accouplement. Je ne sais pas comment dire. D’un côté cette femme qui se faisait prendre, de l’autre ce cheval qui couvrait une femelle. Je n’arrive toujours pas à concilier le plaisir sexuel avec ce qui est si animal.”
De nouveau un long silence.
“Malgré cela vous n’êtes pas partie avant la fin, n’est-ce pas ? Vous savez pourquoi ?”
J’étais face à une certaine contradiction.
“J’étais figée, stupéfiée.”
“Mais votre stupéfaction n’a pas duré si longtemps je présume ?”
Il proposait une option qui allait m’impliquer inévitablement. C’était à moi de réfuter en argumentant ou de simplement dire la vérité.
“J’étais hypnotisée aussi.”
“Seulement hypnotisée ou curieuse aussi ?”
Il ajouta, sur un ton un peu ironique :
“À quel moment l’effet hypnotique s’est dissipé et vous a ramené à la réalité ? Juste à la fin ?”
Mon explication par l’hypnose ne prenait pas.
“C’est-à-dire … je voulais savoir.”
“Vous vouliez savoir quoi ?”
“Je voulais … C’était inimaginable. Alors je me demandais …”
“Qu’est-ce que vous vous demandiez ?”
“Comment c’était possible ? Comment elle allait pouvoir …”
“Pouvoir ? Dites les mots, n’ayez pas peur !”
“Recevoir ce sexe !”
“Et vous avez vu ! Qu’est-ce que ça vous a fait ?”
“Rien ! Enfin, je veux dire … elle l’a fait.”
“Vous en doutiez ?”
“Non. Enfin, si. Disons que je ne l’aurais jamais imaginé avant de le voir.”
“Mais dès que vous avez compris ce qui allait se passer, vous avez su que ça allait arriver, n’est-ce pas ?”
“Oui. Bien sûr.”
J’avais le ton de la contrition en acquiescant. J’ai baissé les yeux. Je me sentais coupable d’être restée par voyeurisme malsain.
Un silence. Puis il reprit ses questions :
“C’est pour ça que vous êtes restée, pour voir tout ce qui allait arriver.”
“Oui.”
“Vous avez aimé ce que vous avez vu ?”
C’était le moment clé. Répondre par l’affirmative, c’était me faire leur complice, m’intégrer à eux, un peu comme si je rentrais dans la grange pour participer, ne serait-ce qu’avec les yeux. Nier, c’était perdu d’avance.
J’ai hésité longtemps avant de confirmer. C’était un aveu lourd de conséquence, j’en avais conscience. Mais il a eu le triomphe modeste. Il est resté silencieux un moment, respectant une sorte de trève. Puis il m’a demandé de préciser :
“Qu’est-ce que vous avez aimé ?”
Il attendait ma réponse, patiemment. Au bout d’une longue minute de réflexion sans avancer, j’ai répondu évasivement :
“Je ne sais pas. Rien de précis.”
“Essayez d’analyser. La femme nue ? Sa position sur le cheval d’arçon ? Le fait qu’elle était entravée ? Le sexe du cheval ? La saillie ? La force ? Autre chose ?”
“Je ne sais pas.”
Il me laissait réfléchir, peut-être choisir parmi ses propositions. Devant mon silence, il revint à la charge :
“Vous étiez très excitée sexuellement, n’est-ce pas ? Mouillée comme on dit.”
Je n’osais pas avouer ça. Ça me semblait humiliant de mouiller en assistant à un spectacle aussi bestial. Il a senti mon hésitation. Il savait qu’elle valait consentement. Autrement, je me serais déjà insurgée.
“Qu’est-ce que vous avez fait une fois que vous êtes partie ? Vous vous êtes masturbée ?”
Nous étions désormais si loin d’une simple relation commerciale. Comment en étions-nous arrivés là, avec lui me parlant de masturbation et moi, rougissant au lieu de le gifler ?
Ne recevant pas de réponse, il en déduisit qu’il avait vu juste. Il insista :
“Quand vous vous êtes masturbée, quelle image vous est venue à l’esprit ?”
Là, il a attendu. Il est resté silencieux, me fixant de son regard. Plus le temps passait, plus je comprenais que je devais répondre, qu’il ne passerait pas à une autre question avant d’avoir eu une réponse. Mais je ne trouvais rien de plausible. Alors j’ai dit la vérité, simplement :
“La première fois, aucune image. C’était trop rapide.”
“Et la deuxième fois ?”
J’avais pensé couper court en parlant de rapidité mais il ne manquait pas de réflexe. Il avait instantanément flairé que si je parlais de première fois, c’est qu’il y avait une suite et que c’est là que se trouvait ce qu’il espérait.
Mais c’était si difficile à dire, si intime d’une part et si incongru d’autre part. Il a compris que mon silence était d’une autre nature. Je ne cherchais pas une réponse. Elle était là, toute prête, mais elle ne voulait pas sortir.
Il a encore patienté, jusqu’à ce que je me lance. J’ai dit d’un trait, comme on plonge dans une eau qu’on sait froide pour abréger le choc au maximum :
“L’éjaculation du cheval.”
Il est resté neutre. Mais je suis sûr que cette réponse lui plaisait beaucoup. Son jeu pervers progressait dans la bonne direction à ses yeux.
“Mais pourtant, vous ne l’avez pas vue. Ni la première fois puisqu’elle a eu lieu dans le vagin de la femme, ni la seconde fois puisque c’est le vagin artificiel qui a reçu le sperme. Les deux fois, ça s’est fait à l’intérieur sans que vous puissiez vraiment vous faire une idée de la puissance du jet.”
Après cette révélation, nous sommes restés sans parler un bon moment. Il semblait réfléchir. Quant à moi, je revoyais ces images que je venais d’évoquer, le moment où le cheval s’est immobilisé. Ce que je n’avais pas vu, je le construisais dans ma tête. J’étais secouée, une nouvelle fois.
“Venez !”
Il s’est levé. Comme la semaine passée, il ne s’est pas soucié de vérifier si je le suivais. Je ne savais pas ce qu’il avait décidé mais je me suis levée et je lui ai emboîté le pas.
Nous sommes sortis de la maison et nous nous sommes dirigés vers la grange. J’ai senti mes jambes mollir.
Une fois devant le portail, pendant qu’il déverrouillait, j’ai eu la tentation de partir. Peut-être l’a-t-il senti. Toujours est-il que le vantail s’est vite ouvert, que nous sommes entrés et que mes idées de fuite se sont évanouies.
Il s’est dirigé vers le fond de la grange, vers la stalle d’Atlas. Je l’ai suivi. Il a dit à son cheval :
“Regarde Atlas qui vient te rendre visite. C’est ton amie, madame S. Je suis sûr que tu ne l’as pas oubliée.”
Pendant qu’il lui parlait, il lui passait la bride.
Il a ensuite sorti l’animal de son box et l’a amené jusqu’au cheval d’arçon. Moi, je suivais. Je ne savais pas ce qu’il projetait. J’étais inquiète et en même temps curieuse, comme lors de ma seconde visite. Il ménageait le suspense, certainement à dessein.
Pendant que nous marchions, il me dit :
“Vous allez voir.”
Puis, il s’est arrêté. Il tenait toujours Atlas. J’étais juste à côté, à hauteur de la tête du cheval. En me faisant un geste d’invitation, il m’a dit :
“Allez-y !”
Je suis restée sans réaction parce que je ne savais pas ce qu’il voulait que je fasse. Alors il a précisé :
“Faites comme la dernière fois.”
Mon coeur s’est accéléré d’un coup. Il voulait que je refasse ce que j’avais fait. Mais là, il n’y avait plus de raison. Il n’avait pas le vagin artificiel. Il ne proposait pas que je mette le cheval en érection pour récupérer la semence, mais que je masturbe Atlas, purement et simplement. Il a même spécifié :
“Vous allez pouvoir apprécier la puissance de son éjaculation. Cette fois, en vrai.”
Je n’osais plus faire un geste. Comme il voyait que je ne bougeais pas, il m’a dit, sur un ton péremptoire :
“Mettez-vous à genoux sous le ventre, face à la croupe.”
Obéir, c’est tout ce que j’ai pu faire.
Une fois accroupie, j’avais la panse au dessus de ma tête et le fourreau sous les yeux. C’est un peu effrayant d’être à cette place. Vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que le cheval pourrait vous piétiner, même sans le vouloir. Mais Atlas était vraiment docile. Son maître n’avait pas menti.
Je suis restée immobile un moment. Monsieur M. ne me donnait pas plus de directives. Il savait que je connaissais les gestes et il attendait patiemment que je me décide. C’était à moi de prendre l’initiative. Il me faisait porter le poids de ce qui allait se passer.
J’ai commencé à caresser la robe juste au dessus de ma tête. Le poil était doux et chaud. Pendant que je cajolais Atlas, je regardais son sexe, enfoui dans sa gangue. Je n’arrivais pas à me lancer. Une femme met un homme en érection parce qu’elle veut lui donner du plaisir. C’est ce qui déclenche son désir, jusqu’à la jouissance de son partenaire qui devient la sienne. Mais je n’avais pas particulièrement envie de donner du plaisir à ce cheval.
J’ai repensé à cette femme, au sexe de l’étalon qui la pénétrait. Dans ce fourreau se trouvait ce phallus gigantesque. Et j’ai retrouvé l’image qui m’avait fait jouir. J’ai senti que je mouillais, irrésistiblement.
J’ai refait mes gestes de la fois précédente. Assez vite le cheval s’est mis à bander. C’était comme si un cyclindre télescopique se déployait devant mes yeux à vive allure. En frottant le renflement du sexe, j’ai fait sortir le gland. Il avait la taille d’un poing, avec son méat qui en perçait le centre. Ensuite, j’ai mis mes deux mains en cercle autour de la colonne qui se formait. Je la sentais devenir de plus en plus dure au fur et à mesure qu’elle se raidissait sous mes stimulations.
La fois précédente, c’est à cette étape où j’en étais maintenant que j’avais interrompu mon mouvement pour qu’Atlas monte sa pseudo jument. Mais cette fois, j’ai continué.
J’étais attentive à l’arrivée de l’orgasme. Je ne perdais pas le méat des yeux. Je tâchais de reconnaître la montée de la sève comme j’en avais l’habitude avec mon mari, toute proportion gardée. Monsieur M. s’était déplacé vers la croupe, pour me faire face et me regarder faire. Il voulait sans doute voir mon visage, ce qu’il exprimait des émotions que mes actes me faisaient ressentir. Je ne le regardais pas parce que j’étais trop concentrée. Il faisait partie de l’arrière-plan, flou comme sur une photo. Mais j’étais consciente de sa présence.
C’était bien plus long que la saillie. J’en avais mal aux bras de soutenir ce membre et de tenir la cadence du va-et-vient. Mais je ne voulais pas relâcher mon effort de peur de devoir tout reprendre à zéro. Je voulais aboutir. Je voulais voir ce que je n’avais encore jamais vu.
Monsieur M. ne disait rien. Peut-être ne voulait-il pas me déconcentrer. Il devait attendre le dénouement, comme moi.
J’ai senti sous mes doigts une sorte de tremblement de la chair. J’ai compris que c’était la semence qui s’apprêtait à jaillir. J’ai lâché ma prise et j’ai fait un pas de côté pour éviter le jet de sperme. Mais l’éjaculation a été si instantanée que j’en ai reçu une bonne partie. Pas en plein visage, mais sur côté de ma robe. La puissance était telle que le sol était mouillé jusqu’au delà de la tête d’Atlas. Je revis la femme qui avait reçu la même gerbe au fond de son vagin. Qu’avait-elle pu ressentir ?
Le membre est progressivement retombé après la première giclée. Il s’est amolli, continuant à expulser du sperme. Puis, avec la goutte au bout du gland, il s’est rétracté et est rentré dans sa coquille.
Je me suis dégagée en marchant à quatre pattes et je me suis relevée. Ma robe était maculée. C’était affreux.
“Vous êtes mouillée, n’est-ce pas ?”
Toute la subtilité de cette question ambiguë résidait dans la demande de confirmation. Je me suis mise à rougir. Je suis sure qu’il avait regardé sous ma robe, au moins pendant que je rampais mais aussi probablement pendant que je masturbais Atlas. Je ne faisais pas attention à ma position et on devait sans doute voir ma culotte. Je sentais qu’elle était effectivement très très humide, pour ne pas dire plus.
“Vous voulez mettre de l’ordre dans votre tenue ? Malheureusement, je ne peux pas vous prêter de vêtement de rechange : je suis célibataire.”
J’ai pensé que je pouvais aller me changer à la maison puisque mon mari était au bureau.
“Je vais me débrouiller.”
Évidemment, c’était moins simple que je ne le laissais paraître. Je devais reprendre ma voiture, essayer de ne pas salir les sièges, et surtout me déplacer en ville et rentrer à mon domicile ainsi souillée. J’allais devoir me faufiler pour que personne ne me voit dans cet état.
“Comme vous voudrez.”
Il ajouta aussitôt :
“Venez demain, nos amis seront là.”
J’eus la présence d’esprit de refuser l’invitation parce que je me souvenais que j’avais un rendez-vous en matinée. Mais cela ne le fit pas renoncer pour autant.
“Ne vous inquiétez pas pour ça. J’appellerai votre patron cet après-midi pour lui demander de vous libérer. À demain donc, à la même heure qu’à chaque fois.”
Pour lui, l’accord était conclu puisque je n’avais virtuellement plus d’empêchement. Je n’avais rien à dire. Il avait décidé pour moi et je n’ai trouvé qu’une réponse professionnelle, bien que le rendez-vous avec nos amis, comme il avait dit, n’avait aucune chance de concerner l’immobilier :
“Dans ce cas, à demain.”
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